Quatre pistes pour économiser la litière Quatre pistes pour économiser la litière
Les animaux ont beau être au pâturage, c'est pourtant le moment de réfléchir à la façon de préserver la ressource en paille et de la réserver à l'alimentation. Des techniques parfois peu coûteuses existent.
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La quantité de paille disponible pour la litière sera, cette année, réduite à sa portion la plus congrue. A cause de la sécheresse, une partie des stocks devraient être utilisés dans les rations. Il est urgent de s'organiser pour économiser ce produit rare. Jean-Luc Ménard, de l'Institut de l'élevage, nous donne quelques pistes.
Evacuer l'humidité du bâtiment
« Le colmatage des bardages nuit à une bonne ventilation et favorise l'humidité à l'intérieur de la stabulation, signale-t-il. Cela accroît les besoins en paille. » La vérification des entrées d'air s'avère utile, tout comme le contrôle du sol des aires paillées.
« Plus on cure dans les cases, plus on creuse et plus on risque de voir de l'eau remonter dans le fond de l'aire paillée », remarque-t-il. Si tel est le cas, la reconstitution ou un drainage sera peut-être nécessaire pour l'assainir. Plus que jamais, la collecte des eaux de ruissellement autour du bâtiment est indispensable cette année.
Intervenir sur l'aire paillée
« Même si elle est contraignante, la pratique de l'ébousage limite les souillures de l'aire paillée », insiste Jean-Luc Ménard. Lorsque l'éleveur dispose d'une aire raclée, il y jette les bouses avec une fourche.
En vaches allaitantes, quand l'aire paillée est intégrale, le retournement des bouses avant chaque apport de litière réduit également le salissement.
« La répartition de la litière de façon homogène favorise aussi la bonne répartition des animaux et donc des déjections, remarque le technicien. Pour cela, il est nécessaire de passer avec sa fourche après le passage de la pailleuse. »
Aménager l'aire paillée
En aire paillée intégrale, le besoin est de l'ordre de 10 à 12 kg de paille par vache et par jour. « Avec un couloir raclé, la consommation de paille peut diminuer de 40 %, signale Jean-Luc Ménard. Il peut être judicieux aussi pour les élevages qui disposent d'une fumière de prévoir le curage d'une bande raclée derrière la stalle d'alimentation. Un curage hebdomadaire, voire tous les quinze jours, réduit les besoins. Cela nécessite de mettre en place un jeu de barrières qu'il est peut-être encore temps d'anticiper. »
Pour ceux qui n'en ont pas, la construction d'une fumière, couplée avec une fosse ou à un traitement des effluents, peut s'avérer intéressante. Il faut dimensionner la filière avec l'appui d'un technicien spécialisé et comparer son coût avec celui de l'économie de paille potentielle.
Par exemple, le coût d'une fumière de 200 m², non couverte, avec trois murs de 2 mètres de hauteur et un système de traitement des effluents, construite par une entreprise de l'ouest de la France, revient à environ 35.000 euros.
Accès extérieur
Limiter les accès à la stabulation réduit les besoins en paille. Il existe parfois des parcelles proches des bâtiments, auxquelles les animaux peuvent accéder facilement quand la météo est favorable. Cela vaut peut-être le coup de la sacrifier avec certains lots, pour limiter les besoins en paille.
Les produits de substitution« La paille de colza est utilisable en litière, conseille Jean-Luc Ménard. L'intérêt par rapport à d'autres produits comme les cannes de maïs est qu'elle présente une forte teneur en matière sèche. Elle est aussi drainante. Du coup, elle est moins absorbante qu'une paille de céréales. Elle peut être utilisée seule pour des lots d'animaux moins exigeants comme les génisses ou les lots de taurillons avant la phase de finition. Pour les autres catégories comme les vaches en lactation, il peut être intéressant de combiner les différents produits. » Les produits issus de la filière du bois énergie, la sciure ou des copeaux peuvent être incorporés à la litière dans le même esprit en alternant les couches. Il est aussi possible de broyer le bois de l'exploitation pour produire des plaquettes (voir La France agricole du 9 novembre 2007 et du 8 avril 2011). Ces plaquettes sont très drainantes, constate Jean-Luc Ménard. Mais il est difficile de les épandre tous les jours pour des raisons pratiques. Utilisées en sous-couche, leur capacité de drainage permet de réduire la consommation de paille. |
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